Fait Semblant Jusqu’á Ce Que Tu Réussis

Tout le monde connais l’expression “fait semblant jusqu’à ce que tu réussis”, ce qui n’est pas quelque chose que j’ai toujours été à l’aise d’appliquer, et c’est peut-être parce que j’ai mal compris ce que cela signifie réellement.
J’ai supposé que c’était une expression détenue par des escrocs sans talent, pleins de bravade, qui décrocheraient un emploi qu’ils ne méritaient pas parce qu’ils imitaient la confiance et la compétence, mais que plus tard, tout le monde réalise que leur vie est contrefaite.
J’ai compris cet aphorisme comme tromper les gens avec de la fumée et des miroirs, mentir avec une licence artistique afin d’attirer les autres dans un piège.

Et peut-être que c’est toujours le cas… Mais maintenant, me sentant dégonflé par mon manque de travail dans le cinema, et mes doutes, soit j’abandonne ce choix de carrière, soit je double mes efforts. Je suis arrivé à un stade de ma carrière où faire semblant de “le faire” jusqu’à ce que j’y arrive est un outil nécessaire pour atteindre mes objectifs. 

Quelqu’un m’a dit un jour que New York valorise un artiste pour ce qu’il a fait jusqu’à présent et ce qu’il vise à faire ensuite, tandis que Los Angeles ne se soucie que de ce que quelqu’un fait en ce moment.

Je ne sais pas si c’est vrai, mais quelque chose à ce sujet me rappelle d’un moment ou j’était à Manhattan pour un rappel de Saturday Night Live et d’avoir eu un petit aperçu de cette comparaison.
C’était incroyable, d’être amené par avion à la Grosse Pomme, The Big Apple, hôtel payé, se promener dans la ville en regardant les gratte-ciel, imaginer un de ces appartements être le mien un jour, puis se glisser dans le théâtre pour mon audition.
Je n’ai pas été choisi pour le prochain tour de casting, mais c’était un instant dans ma carrière où le rejet ne m’a pas écrasé, où j’étais reconnaissant d’être invité et d’avoir l’opportunité de jouer devant des créatifs comiques qui travailler à un si haut niveau.

Peut-être que j’avais le vertige parce que j’avais l’impression de commencer à vivre le Rêve Américain.

Pendant mon séjour à New York, j’ai également été invité à rencontrer un directeur d’une agence exclusive qui m’avait rencontré lors de l’avant-première Parisienne de Valérian et la Cité des Mille Planètes.
Ci-dessous, une photo de moi posant avec Rihanna, Cara Delevingne, Luc Besson et un tas d’autres belles personnes talentueuses, ce qui était époustouflant, mais c’était marrant a quel point j’étais plus surpris d’être sur un line up avec Alain Chabas; l’un des grands acteurs Français avec qui j’ai grandi en regardant des films comme l’emblématique La Cité De LA Peur et Didier.

Je monte dans l’ascenseur qui m’emmène au-dessus de nombreux immeubles de Manhattan et sors pour voir une vue magnifique sur le centre-ville.
L’agent m’a fait savoir qu’elle aimait mon travail jusqu’à présent, et nous avons eu une bonne conversation sur ce qui pourrait venir ensuite, mais malheureusement, je n’avais pas respecté les normes de l’agence de Los Angeles, et c’était mon deuxième refus du voyage.

Le rejet devient une routine pour les acteurs et a une façon de broyer notre estime de soi. C’est alors que des questions utiles, mais  tourmentantes, commencent à s’emparer de l’esprit fragile d’un artiste affamé.

Qu’est-ce que je ne fais pas ?

Et que puis-je faire de plus ?

C’est peut-être un symptôme normal de l’élargissement de son vocabulaire. Après tout, ma vingtaine était composée principalement du succès de mon stand up et rien de plus. Je me contentais de suivre le courant, car malgré les défis, tout semblait assez facile.

Maintenant, je suis en mode Boss de ce jeu, et j’ai dû redémarrer à zéro.
“Autant mériter mon succès”, dit le Futur.
Il est évidemment difficile d’être une seule chose quand je veux tout; un corps fort et attrayant, un esprit riche et sain, une carrière florissante avec un apport d’argent fiable et une flexibilité du temps, des amitiés florissantes, des relations passionnantes, la possibilité d’être Père un jour et d’exceller dans la tâche, des liens caritatifs avec la communauté, et bien plus encore que je ne pouvais probablement même pas anticiper.
Mon but, c’est le grand écran, mais regrettablement, il y a beaucoup d’obstacles à franchir, beaucoup de gens à impressionner, et je ne sais pas par où commencer.

Une grande partie de moi a été détruite au cours des dernières années, et la confiance a peut-être pris du recul alors que je me concentrais sur la sortie des décombres.

La réplique de mon traumatisme a été de croire en la vie éternelle, ce qui n’est pas aussi amusant qu’il y paraît. C’est beaucoup de temps à remplir. Il devient difficile de se sentir pressé d’aller n’importe où, et arrêter d’essayer complètement semble inévitable.
Heureusement, une ami m’a récemment dit de “travaille sur ta carrière comme si ta vie en dépendait”, et cela m’a touché.
De faire semblant à revenir à un point de vue autrefois athée, faire comme si j’ai qu’une seule vie, car après tout, c’est possible, ma nouvelle foi retrouvée dans la conscience cosmique peut très bien être délirante.

Alors, une seule vie…

Qu’est-ce que je ne fais pas ?

Et que puis-je faire de plus ?

Les mois suivants seront consacrés à répondre à ces questions, alors que je relance ma carrière autrefois florissante et que je révise ce que je dois faire pour qu’Hollywood me fasse partie de l’équipe cinématographique.

Et peut-être serait-il également sage de réfléchir à ce que je fais correctement et de me féliciter des progrès accomplis dans ce processus difficile. Après tout, il est beaucoup plus facile de voir les échecs que de voir les succès.

Maintenant, j’ai juste besoin de faire des changements progressifs afin d’imiter la vie que je veux vivre, comme si c’était déjà une réalité. Si seulement il y avait un terme pour ça…

EDIT: C’est une semaine plus tard. Après mûre réflexion, il semble que je veuille disparaître tranquillement et en finir avec cette carrière. J’en ai assez de me faire l’illusion que j’ai ce qu’il faut, et me battre pour attirer l’attention des gens sur les réseaux sociaux n’est pas le genre de theatre qui me rends plaisir. Si j’étais bon a ce boulot, je serais embauché… Je ne veux pas paraître trop dramatique, mais je suis formé pour l’être après tout, alors j’accueille cette fin et je vous dis adieu.

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A la prochaine, peut-être,
Eric Lampaert