Les Mystères de l’Univers
Alors que j’explore mon passé pour mieux connaître les étapes à franchir pour mon avenir, je suis souvent perplexe, mais exalté, par les détails étranges de mon collage de photographies. Des petits indices qui suggèrent qu’il y a toujours eu un plan dans ma direction, même lorsque je n’avait aucune idée où j’allais.
Ces vagues de moments synchrones sont incroyablement difficiles à transmettre à quelqu’un qui ne les a pas expérimentés, car ils supposent qu’il s’agit de simples coïncidences, mais à un moment donné, il semble statistiquement qu’il en soit autrement, et cette communication harmonieuse avec l’univers peut sembler magique, même si mathématique. La vie a soudainement une qualité surnaturelle ou paranormale.
Dans mes premières tentatives pour expliquer cela, les gens suggéraient que je vois ce que je veux voir. Je ne peux pas ignorer cette perception motivée en tant que possibilité. Tout comme arriver à des conclusions auxquelles les gens sont prédisposés à croire, il est naturel de vouloir saisir le sens en joignant des points potentiellement sans rapport. Lorsque vous êtes presque noyé dans l’océan, vous voudrez naturellement vous agripper à une bouée pour votre sécurité.
Mais parfois, c’est moins voir, et plus, être montré.
Le plus souvent, ces synchronicités semblent avoir peu de sens autre qu’un affichage de convergence calculée, vous laissant confus, mais en quelque sorte connecté au cosmos.
Soudain, ces points de contrôle vous apparaissent à une telle vitesse qu’il semble que non seulement la conscience existe externellement, mais qu’elle peut avoir une main invisible pour déplacer les choses, y compris vous-même, comme une pièce sur un échiquier.
Une fois que vous avez surmonté la sensation que vous n’êtes peut-être qu’une marionnette charnue, le sentiment peut être étrangement extatique.
L’ordre mathématique dans un système chaotique, la forte probabilité d’émergence de motifs donnant forme à des danses géométriques, rien de tout cela ne signifie que c’est l’œuvre de Dieu. Nous faisons peut-être partie d’un univers mécanique qui nous donne l’illusion d’une intelligence supérieure coexistant avec nous. Néanmoins, lorsque vous en avez été témoin plusieurs fois, il y a une touche divine dans ces poignées de main éthérées.
Il est alors naturel de remettre en question la réalité dans laquelle vous existez.
“Synchronicité : une coïncidence significative de deux événements ou plus qui suggère que la probabilité du hasard n’est impliqué.” – Carl Jung

Après mes aventures en Floride, dont je parle dans ma précédente entrée de journal, nous (moi et la production) nous dirigeons vers les Bahamas, sur l’île de Bimini, pour tourner quelques épisodes supplémentaires pour la série How To Survive A Disaster Movie.
Il y a un retard pour notre vol de Miami en raison de vents de force ouragan à travers les mers, nous attendons donc patiemment jusqu’à ce qu’on nous dise le contraire. Heureusement, cela ne dure pas longtemps. On nous dit par dessus le tannoy qu’une petite fenêtre s’est présentée et qu’il faut récupérer nos affaires pour embarquer au plus vite.
Il s’agit d’un petit avion, pour une dizaine de passagers, du genre à moteurs à hélices, qui succombe beaucoup plus facilement aux turbulences, et ces bosses dans l’air se faisaient de plus en plus sentir à mesure que nous nous rapprochions de l’île, alors que le ciel bleu se transformait en gris, s’enfonçant dans le célèbre Triangle des Bermudes.
C’est un vol court et nous atteignons rapidement l’île, où les vents de l’ouragan font presque planer les palmiers sur les rivages sablonneux.
Le capitaine tente de nous rassurer sur le bruit d’un avion en difficulté qui rappelle celui des plongées kamikazes. Nous descendons de plus en plus bas à mesure que la mer se rapproche de plus en plus.
Si ma fenêtre était ouverte, j’aurais probablement pu sortir mes longs bras et toucher la surface.
Et juste au moment où nous atterrissons, une énorme vague engloutit l’avion.
Chaque fenêtre est trempée et il semble que nous soyons tombés dans l’eau.
Cet endroit emblématique et mystérieux, avec ses catastrophes et ses théories du complot, porte bien son nom, car il emmène un autre avion dans les mers, et vu que nous sommes ici pour tourner un épisode avec des requins, mon corps se précipite avec de l’adrénaline, prêt à trouver un moyen de survivre au carnage suivant.
Heureusement, je venais de filmer un épisode sur les évasions sous-marines en hélicoptère, alors je me suis concentré sur ma respiration et je me suis préparé au pire.
Mentalement, je semblais prêt, mais je parie que mon petit visage était celui de l’horreur.
Soudain, l’avion sort de l’eau.
Chaque passager est confus.
L’avion tourne à quatre-vingt-dix degrés, un côté de l’avion fait face au ciel tandis que l’autre est obligé de regarder le sol, pour révéler ce qui vient de se passer…
“Désolé mesdames et messieurs, la piste d’atterrissage est inondée, rien à craindre. J’ai juste besoin de faire des ajustements à l’atterrissage.”
Un tour rapide autour de l’île, avec des vents qui nous poussent d’avant en arrière, et nous arrivons enfin au paradis.

Après une nuit de sommeil et ici pour seulement deux jours, nous concentrons immédiatement notre attention sur le premier épisode; survivre sur une île déserte. C’est les choses que tu imagines, trouvez de l’ombre, ces plantes vous tueront et des méthodes pour boire votre pisse en toute sécurité.
J’ai fait de mon mieux pour écouter l’expert, mais mes orteils étaient dans le sable et l’océan était d’un bleu si cristallin que j’ai surtout fait des hochements de tête professionnels pour donner l’apparence d’écouter. Il est possible que je n’aie retenu aucune des informations.
Tout ce travail m’a desséché, alors ce soir-là, nous sommes allés au bar local, le seul bar de l’île, soi-disant détenu par le gars qui est essentiellement la loi et l’ordre ici. Ce n’est pas officiel, il n’a pas obtenu ses lettres de créance du gouvernement, il est le gouvernement, si vous voyez ce que je veux dire.
L’alcool n’est pas cher et la musique excellente, alors naturellement, j’ai fini par faire mon Coyote Ugly et danser sur le bar. Cela me rappelle l’époque où je travaillais pour une station de radio locale en Angleterre, suivant des disc-jockeys dans des boîtes de nuit et me frottant contre des poteaux de strip-tease dans leur marchandise officielle. J’ai eu pas mal d’emplois au début, des livraisons de journaux, travaillé dans une boulangerie, et une écurie, et une entreprise de déménagement, et –
“Hé toi,” j’entends d’une voix bourrue, “descend de mon bar.”
Quelqu’un n’a pas aimé ma danse.
C’était lui, le ténébreux suzerain.
“Viens avec moi.”
Et j’ai suivi, comme un abruti. À l’époque, je faisais confiance aux gens un peu trop facilement. Il me fait passer une porte menant à la cuisine vide et à la sortie arrière, à l’extérieur, où c’est calme, à l’exception du bruit des vagues qui s’écrasent.
L’endroit idéal pour être assassiné.
J’ai l’impression que je suis sur le point d’être grondé, ce qui est un sentiment étrange quand on est adulte, même si avec le recul, il est clair que j’étais encore un garçon. Mais un long garçon avec la capacité de faire pousser le pubis au-dessus de ma lèvre.
Nous sommes tous le plus âgés que nous ayons jamais été, et pourtant, ce n’est qu’avec le recul que nous réalisons que nous étions encore des enfants.
Quelqu’un m’a dit que vous vouliez fumer de la marijuana locale?”
Mille fois oui.
J’avais brièvement mentionné à la production qu’il serait dommage de ne pas profiter de toutes les saveurs des Caraïbes.
Le mahi-mahi, bien sûr, oui, les délicieux cocktails exotiques, pourquoi pas, s’il vous plaît, et alors la vie végétale non létale ? Le genre qui est dans ses regions sont apparemment assez puissant.
La nouvelle s’était répandue et le grand homme est venu réaliser mes rêves. Il rallume un gros joint et me le tend.
Je prends une profonde inspiration, de ce que je supposais être un joint, vu que c’est ce que j’avais essayé dans le passé, un mélange de marijuana et de tabac, mais non… c’était de la pure bonté verte de la qualité la plus pure, et j’ai immédiatement senti sa vague m’envelopper.
“Maintenant, lève les yeux”, dit-il.
Et je fais.
Pour voir,
la plus belle chose que j’aie jamais vue.
Je ne pense pas avoir jamais vu autant d’étoiles dans le ciel auparavant, regroupées, formant le disque en spirale de notre galaxie. Une fracture laiteuse dans l’obscurité qui faisait du ciel autant la lumière des étoiles que l’espace vide.
Hypnotisé.
Humilié.
Hydrogène… Je ne sais pas, je veux de l’allitération.
Hazy… ce qui suit est brumeux, parce que… cette herbe est puissante.
Tout ce dont je me souviens, c’est d’avoir sauté sur sa voiturette de golf pour faire le tour de l’île et, nous avons rencontré certains de ses amis pirates, qui avaient des uzis allongés sur des barils de pétrole, et c’est à ce moment-là que je me suis dit j’ai besoin de mon lit.
J’étais défoncé, alors qui sait ce que j’ai vu, mais je me souviens qu’il y a eu un moment où tout mon être à dit “non merci”.
Hungover? Gueule de bois? Heureusement, je les sens pas vraiment, alors le lendemain, je suis bourdonnant et prêt à plonger dans l’océan et à nager avec les requins.

Nous filmons un segment rapide sur la célèbre Bimini Road, une formation rocheuse calcaire dont la structure rectangulaire en forme de chaussée, et il y en a parmi nous qui suggère que c’est un chemin artificiel, peut-être créé par des extraterrestres, menant à la ville perdue d’Atlantis.
C’est une formation naturelle, mais ce nerd a quand même pris une photo devant comme un touriste ringard.
Nous montons sur le bateau et visons un endroit fréquenté par les requins.
Toutes les choses qui sont censées attirer l’animal, d’après les films, ils m’ont fait faire, et j’ai obéi, parce que j’adore flirter dangereusement avec la Mort.
Le fait que je porte un t-shirt avec le nom “Quint” dessus n’est pas un bon signe, si quelqu’un connaît Les Dents De La Mer.
Que ce soit vrai ou non, je ne m’en souviens pas, il a été suggéré que des choses brillantes attireraient leur attention, alors je me suis habillé avec des néons et des bijoux réfléchissants et j’ai sauté dans l’eau, les pieds pagayant pour rester à flot, et pensant, c’est périlleux, mais encore une fois, les caméras étaient sur moi et j’étais un chercheur d’attention, alors continuez à rouler, surtout si je suis dévoré.
Cela n’avait pas fonctionné. J’étais encore en vie et les mers profondes étaient encore aigue-marine. Il est temps de devenir plus scientifique.
J’ai enfilé une combinaison de plongée et roulé du bord du bateau pour descendre au fond de la mer, avec deux biologistes marins, Jillian et Duncan, et une caisse à appâts ; une boite pleine de chair de poisson et de tripes pour attirer les requins près de chez nous.
Et près de nous, ils sont venus.
Genoux au sol pour que je reste ancré, et un autre bâton pour me protéger avec une caméra GoPro attachée au sommet, comme un trident d’ego, pour capturer un spectacle des plus inoubliables, qui malheureusement était tourné vers mon visage. J’étais trop épris de ce que je voyais pour considérer le cadrage.
Avec la lumière du soleil perçant les couches d’eau au-dessus de moi, des faisceaux de lumière traversant les vagues de surface, les ombres d’un groupe de requins de récif des Caraïbes commencent à nager vers nous.
À quelques mètres seulement de la caisse à appâts, je regarde ces bêtes secouer agressivement cette boîte de nourriture pour grignoter tous les morceaux qui dérivent.

On m’a dit qu’ils n’attaqueraient pas un humain, mais qu’ils devaient rester attentifs aux requins taureaux dans la région. Ces bêtes avaient plus de goût pour l’humain.
Et pourtant, alors que la nourriture s’épuisait dans la caisse, je me sens soudainement tirée en arrière. Tout semble se déplacer au ralenti sous l’eau, mais cela ne se compare pas à ce qui s’est passé ensuite. Tiré en arrière, sans savoir pourquoi, mon cerveau commence à enregistrer toutes ces nouvelles données, une nouvelle expérience, car ce n’est pas tous les jours que vous vous retrouvez face à face avec un requin à gueule ouverte visant votre visage.

Sur la photo ci-dessus, vous pouvez voir la main de Duncan saisir mon réservoir d’air pour m’éloigner d’un requin essayant de me faire son repas.
Soi-disant, les bulles de mon appareil respiratoire flottaient vers le haut à travers mes longs cheveux et faisaient apparaître les mouvements comme des algues ; un endroit idéal pour cacher les petits poissons.
C’est votre scène classique de viande mignonne du prince Eric et de la sirène.
Rien de tel que de voir l’intérieur de la bouche d’un requin pour se réveiller.
Je me suis tourné vers mon garde du corps et j’ai deviné le langage des signes pour “est-ce que c’est bon de me pisser moi-même?” Il s’avère que pointer mon pénis et faire des vagues depuis l’entrejambe était compris, et ainsi, je me suis soulagé.
Les requins ne s’approchent plus de moi maintenant je sens l’urine.
C’était un week-end incroyable dans le Triangle du Diable.
C’est drôle, à quel point j’étais incapable d’être reconnaissant pour la carrière que j’avais, parce que je regardais constamment l’horizon pour en savoir plus.
Sagesse rétrospective.
Ou peut-être que les sommets agréables finissent par nous écraser dans des creux auxquels nous voulons tous échapper. Je ne vais pas passer toute ma vie à scruter chaque détail de mon passé, mais une chose est certaine, naviguer vers l’avenir mystérieux, chaque pas doit être fait avec une attitude de gratitude, quelle que soit la hauteur de la vague à laquelle nous sommes arrivés être.
Probablement plus facile à dire qu’à faire.
Merci pour avoir lu. J’apprécie votre temps.
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