Longue Vie Au Roi
As-tu déjà entendu parler du Nombre De Shannon ?
Nommé d’après le mathématicien Claude Shannon, c’est le nombre de positions possibles dans une partie d’échecs qui peut exister. Après seulement dix coups, cinq pour chaque joueur, le nombre de jeux dépasse 69 352 859 712 417, soit plus qu’il n’y a d’étoiles dans notre univers observable. Tout ça, sur une petite planche.
Alors, quel mouvement devriez-vous faire?
Comme l’a dit un jour Thomas Huxley, grand-père d’Aldous, « L’échiquier est le Monde, les pièces sont les phénomènes de l’Univers, les règles du jeu sont ce que nous appelons les lois de la nature. Le joueur de l’autre côté nous est caché ».
Il n’est pas étonnant que nous puissions tous parfois nous retrouver paralysés par une incapacité à savoir ce que nous devrions faire de notre vie, des tactiques à court terme des décisions quotidiennes à la stratégie à long terme pour un avenir inconnaissable.
Aux échecs, c’est facile, le seul but est de défendre son Roi et de faire échec et mat à son adversaire, mais la vie a des destinations et des origines diverses, comme certains tableaux d’Escher dans lesquels un pion joue aux échecs sur un échiquier, et tente de se donner un sens à la vie en faire semblant de porter une couronne, car après tout, n’avons-nous pas le devoir de nous protéger comme si nous étions notre propre chef d’État?
Avec la pratique, vous vous améliorez au jeu et vous apprenez les nombreuses théories et erreurs, qui vous permettent éventuellement de voir des modèles à partir desquels vous pouvez faire couler vos pièces importantes vers la victoire.
Cette semaine, la reine d’Angleterre est décédée, après un règne de sept décennies, et nous sommes maintenant en baisse de neuf points. Indépendamment de ce que l’on pourrait penser de la royauté et du rôle qu’elle joue dans notre société, il est important d’essayer de comprendre le poids de la couronne, et même si ma profession est parfois remise en question et ridiculisée, j’ai la chance d’être acteur, car nous cherchons à avancer en nous mettant à la place des autres, et bien qu’étrange, j’ai été doué, ou maudit, d’un aperçu de ce que c’est que d’assumer la responsabilité du trône.
Peu de temps avant mon amnésie en 2019 dans laquelle j’ai perdu non seulement mes souvenirs, mais tous les concepts de la réalité, j’avais écrit un scénario, une histoire philosophique de zombies, dans laquelle un virus infeste le globe et altère leur sens de soi et leur mémoire. Alors que je revenais de l’hôpital psychiatrique, tentant de me reconstruire, l’épidémie d’un virus s’est propagée à travers la planète, tuant plus de 6 millions de personnes.
Quand présenté avec des coïncidences étranges et un éventail d’événements apparemment insondables mais clairement connectés, il devient impossible de rejeter ce dont vous êtes témoin, comme preuve, ey comme ça, la réalité se transforme. Pendant un bref mais très réel moment, j’ai assumé la responsabilité de la pandémie et de tous ces décès. Peu importe à quel point vous pensez que c’est tiré par les cheveux, il y a maintenant une partie de moi et de mon histoire dans laquelle je croyais avoir quelque chose à voir avec ce qui équivaut à un génocide.
Indépendamment de mon état d’esprit fragile lors de ces événements, et des spéculations sur la façon dont ces pensées pourraient se manifester, de l’illusion psychotique au piratage de la conscience collective, en passant par les messages quantiques du futur se connectant télékinétiquement avec moi par le rêve d’un cosmos ou entrelacés dans de la théorie de l’Univers-bloc; quelles que soient les raisons, je porte toujours une cicatrice du moment où mon humoriste intérieur était incapable de voir le côté amusant des choses. Chaque visage avec un masque me rappelait que sous mon propre visage se cachait le coupable, un monstre symbiotique avec qui je devais faire la paix si nous voulons reprendre le contrôle de mon corps commun.
Je n’avais pas ri depuis longtemps, torturé par ma culpabilité.
Et même si la raison m’a dit que je n’avais pas contribué à leur mort, le mal était fait et je devais trouver un moyen de rapprocher mes côtés divisés. Une mort c’est triste, une douzaine une tragédie, mais des millions, eh bien ça c’est un exploit! J’ai ri à ma déclaration ridicule, alors qu’un bouffon de la cour tente d’alléger le fardeau de mon royaume.
Lourde est la tête qui porte le clown. (Cette phrase a plus de sens en Anglais haha)
Je suis curieusement reconnaissant d’avoir vécu une telle histoire, malgré le traumatisme réverbérant qui déferle sous ma peau. Avec tout cela, vous pourrez peut-être imaginer à quel point il est difficile de savoir quels mouvements je dois faire et où je dois me positionner. Qui suis-je dans ce jeu ? Avec qui je joue ? Fracturé, j’ai même à me demander si je suis le échiquier. Ha ha ha.
Le temps me le dira. Pour l’instant, je zugzwang.
Quant à vous, j’espère que vous faites confiance à votre instinct et je vous souhaite bonne chance avec votre jeu.
Merci d’avoir lu et de m’avoir rejoint dans cette aventure.
Comme te le sais peut-être, Los Angeles coûte cher, et ce prix n’est pas seulement financier, donc je serai reconnaissant de ton dons pour m’aider à continuer de donner sens à ce qui s’est passé, et de partager et développer cette histoire pour votre plaisir, sous forme écrite et éventuellement, cinématographiquement. Si on se rencontrait dans la rue, m’offrirais-tu un café, ou une petite part de pizza? (Cowabunga!) Si oui, je te remercie d’avance de m’offrir une tasse sur ce lien : https://www.buymeacoffee.com/Lampaert
À la semaine prochaine.
Eric