Repose En Pièces (5/5/1)

Sun 30 Oct

Ce n’est pas un hasard que le dernier épisode de cette série en cinq parties se résout le soir de Halloween, un moment consacré à se souvenir des morts, à raconter des histoires effrayantes et à faire des farces.

J’ai déterré ces entrées de journal et les ai mises à la disposition du public en ligne, afin que je puisse les présenter comme un marqueur funéraire dans l’éther d’Internet, un mémorial d’un être cher que nous pouvons visiter, un endroit où je pourrais enfin mettre fin à ce chapitre de ma vie.

Ici se trouve l’irréfutable.

Les écrivains savent que quelquefois, nous devons “tuer nos chéris”; Ce n’est pas parce que vous aimez quelque chose que cela doit être dans votre histoire.

C’est plus facile à dire qu’à faire. Une fois, j’ai pleuré parce que j’ai tué un personnage dans l’un de mes scénarios. Il n’existait que dans mon imagination, pourtant j’ai pleuré pour une mort qui semblait inévitable. Je pouvais contrôler le récit et trouver des moyens pour lui faire survivre, mais cela n’aurait pas servi l’histoire.
Il devait mourir.
Et j’ai vu cela arriver.

Mes mains l’assassinant alors que je tapotais chaque lettre sur le clavier.
Parfois, il faut enlever quelque chose, ou quelqu’un, pour faire de la place dans son sillage.

De plus, il est difficile de savoir ce qui est important et ce qui n’est pas important lors de l’écriture d’une histoire sur vous-même, car l’exploration du passé se fait dans le présent, en sachant qu’il sera observé par d’autres à l’avenir. Les trois moments sont liés.

Je suis moi dans tous ces moments, et pourtant, étranger l’un à l’autre.

J’essaie actuellement d’écrire une fin, mais pour qui ? Le personnage ou moi-même?
Si le personnage, je dois me dissocier du récit de ce que j’étais autrefois, et par conséquent, cette version fabriquée peut compléter le livre d’une myriade de façons, sans frais pour l’écrivain, car il n’existera que dans la littérature. Je peux donner à ce protagoniste une fin malheureuse, le transformer en monstre, torturer, mame, aimer, épouser, lui donner des super pouvoirs, quel que soit le vol de fantaisie sur lequel je voudrais qu’il voyage.
Si j’essaie d’écrire une fin pour moi-même, c’est beaucoup plus difficile, probablement parce que personne n’aime les spoilers.

Je parle d’une version passée de moi-même comme s’il était quelqu’un de différent, car à toutes fins utiles, je le suis.

Il y a des choses qui me change, et selon le moment où je pose mon stylo dans le passé, ces catalyseurs peuvent avoir été aussi petits que changer une opinion que j’avais autrefois ou me restructurer fondamentalement toute la personne.

Je ne sais pas ce qui est et n’est pas important pour mon histoire parce que je suis inconscient de toutes les choses que j’ai manquées; ces moments où j’écoutais mais n’entendais pas, ces moments où je me mettais rapidement en colère plutôt que d’avoir la force de prendre une grande respiration et de me centrer, la façon dont les yeux d’un jeune de vingt ans voient quelque chose par rapport à ceux de quelqu’un de trente ans d’âge, une personne avant et après un cœur brisé, des détails qui affectent la façon dont on interagit avec l’environnement.

J’aimerais croire au libre arbitre, mais après l’hypnothérapie, dont je suis sorti avec les cadavres de trois moi passés, j’ai découvert la preuve de mes comportements destructeurs, qui ont condamné toutes mes relations.

J’étais le dénominateur commun de mes tentatives d’amour ratées, car j’ai si souvent utilisé le marteau alors que j’aurais dû utiliser le pinceau.
Et je ne peux pas m’en vouloir ni lui, car j’ai vu les causes qui ont créé les effets. Ceci est si j’accepte que nous soyons liés par le déroulement chronologique du temps.
Nous sommes tous tourmentés par le processus de transmission multigénérationnelle. Je suis comme je suis à cause de mes parents, et ils sont comme ils sont à cause des leurs parents, et donc la vérité peut toujours se trouver quelque part dans le grenier, ou une citation d’un livre, dans une séquence d’ADN, quelque part sur la ligne était ce premier domino tombé, et même dans cette genèse, il y avait un doigt qui l’a renversé, ou peut-être une légère brise, peut-être le tremblement du sol en dessous.

Il s’est passé quelque chose avant que tu sois ici.

Et pourtant, nous devons assumer la responsabilité de nos paroles et de nos actes.

Cela me semble un peu paradoxal.

Soit je peux contrôler la nature, soit je ne peux pas. Même les puces électroniques, la fracturation hydraulique et les tamagotchis, qui portent partout les empreintes digitales des humains, peuvent toujours être considérés comme la nature s’exprimant pour se comprendre, et l’humain est son conduit.
L’œil a été créé pour voir, le télescope pour observer ses astucieuses nébuleuses, le microscope pour voir la vie grouiller d’autres sources de vie.

Il existe peut-être une zone Goldilocks où la conscience humaine est capable de prospérer et de se contrôler, mais tout ce qui se trouve au-delà de ses limites vous transforme en zombie.

Une approximation de l’honnêteté ne suffit pas lorsque la personne qui a le plus besoin de le lire est vous-même.

J’ai découvert que je me suis arrêté de dire ma vérité pour deux raisons; l’un est la compréhension de nos vies dans le Rashomon perpétuel.

Tout cela n’est qu’un point de vue.

Nous sommes des milliards à vivre sur cette planète et cela ne compte pas le reste de la flore et de la faune.
Alors qu’est-ce que je sais ? Je ferais mieux de me taire avant de me blesser ou de blesser les autres.

Et deuxièmement, j’ai peut-être édulcoré certains éléments parce que je crains les réactions, qu’elles soient négatives ou positives, petites ou grandes. C’est l’inconnaissable qui a freiné mon honnêteté. Et donc j’ai poivré des morceaux tout au long de mon travail; pas seulement l’écriture sur mon site Web, mais les vidéos sur ma chaîne YouTube, les photos sur mon Instagram, car peut-être vaut-il mieux être un puzzle. Une personnalité à craquer et à découvrir. La vérité sur qui je suis est là, mais c’est à vous de résoudre.

Peut-être avons-nous tous besoin d’identités secrètes.

Après tout, j’ai été assez blessé par vous que je me sens plus en sécurité camouflé.

Alors, qu’est-ce qui est et n’est pas important dans cette histoire ? “Tu essayais de dire quoi?”

Oh ouais…. J’ai oublié…. J’essayais de répondre à quelque chose…. Les gens n’arrêtaient pas de me demander comment je me suis réveillé sans aucun souvenir, ce jour-là, le 17 mars 2019, à Los Angeles.

La majorité des catalyseurs se trouvent dès le dernier jour de l’hypnothérapie. Ce qui suit est simplement une histoire et c’est à vous de décider d’y croire ou non.

“La chose la plus incompréhensible à propos de l’Univers, c’est qu’il est compréhensible.” – Albert Einstein

Londres.

31 Décembre 2018

Je sors de ma dernière séance d’hypnothérapie en ligne le dernier jour de l’année, ce que je pensais être une délicieuse coïncidence, vu que le slogan “nouvelle année, nouveau moi” a finalement été appliqué à la perfection. C’était aussi la dernière fois que j’utilisais le mot “coïncidence” sans inquiétude.

La façon dont j’ai comparé l’hypnothérapie est comme si quelqu’un m’avait vu traîner de lourdes valises et m’avait forcé à les regarder.

“Ce sont tous tes vêtements d’enfance. Qu’est-ce que tu fais avec tout ça ? Tu es un adulte.”

“Oh ouais… je ne m’en étais même pas rendu compte.”

Et avec les sacs maintenant vides, je n’avais même plus besoin de porter les bagages, j’étais léger, mes mains étaient libérées et je pouvais maintenant courir.

Et j’ai couru.

C’était un peu déroutant de se sentir aussi bien, aussi alerte, aussi puissant. Je pourrais faire une pause quelque part, regarder le vent souffler dans les arbres pendant des heures avec plaisir, puis poursuivre ma journée sans avoir l’impression d’avoir perdu de précieuses secondes, car pour la première fois de ma vie, je n’avais nulle part où aller , puisque j’étais déjà là. Il n’y avait pas de passé qui me poursuivait, et pas d’avenir à craindre.

Je me sentais un peu comme un niais, mais c’était bien d’être simplement, d’être, sans attentes.

Je suis.

Et cela suffit.

Le cortex préfrontal, la partie du cerveau qui agit comme le panneau de contrôle de notre pensée, de nos compétences sociales et de nos comportements actuels, prend environ 25 ans au début de votre vie pour se développer. Le cerveau est comme une éponge qui absorbe son environnement afin d’adapter au mieux son environnement.
Ai-je déjà dit cela?

Il fut un temps où toutes mes peurs pour demain, pour l’année prochaine et les décennies à venir étaient visualisées à travers les lentilles de quelqu’un de terrifié ; un sous-produit de mon enfance.

Je ne peux pas vraiment me plaindre des premières années; une enfance nomade a eu ses complications, l’une étant constamment le petit nouveau, l’autre, l’étranger avec les sons étranges sortant de sa bouche, et cette aliénation est quelque chose que je comprends comme étant un trait universel pour l’humain en croissance.

Néanmoins, ces complications façonnent la roche comme de l’eau se frayant un chemin à travers les fissures. Un déplacement constant d’un endroit à un autre m’a désensibilisé à la nécessité des gens. Considérant qu’il n’y avait aucune valeur à nouer une amitié durable pour éviter le chagrin de faire ses valises et de repartir, c’est la nécessité qui a rendu les gens transactionnels. Trop évident en n’ayant pas d’amitiés solides, mais en se liant d’amitié avec plusieurs, une collection de connaissances sur le terrain de jeu à partir desquelles je pouvais rebondir pour me camoufler et rester en sécurité, de ceux qui m’ont chassé.

Dans un souci d’équilibre, les coups que j’ai reçus ont été déchaînés contre des personnes qui ne le méritaient pas.
Qu’est-ce qu’ils disent? Les gens blessé blesse les gens.
Je n’en suis pas fier, mais cela s’est produit, comme si le traumatisme devait se transmettre pour qu’il survive, et s’accroche à une proie facile, contrôlant les fonctions motrices de son nouvel hôte humain.

Et ainsi, je suis rentré dans ce paysage, en hypnose, le moi adulte, passant maintenant a travers les membranes ténébreuses du refoulement, pour trouver et détruire les créatures qui s’accrochaient à moi quand j’étais enfant.

Je partagerai les trois souvenirs suivants dans l’ordre chronologique de ma vie car ils sont mieux compris de cette façon, mais dans l’hypnose, j’y suis revenu par ordre décroissant ; troisième, deuxième et premier.

Le premier souvenir,

Circa quinze ans,

L’abandon de mes parents.
Je ne veux pas approfondir cela, mais c’est comme si du jour au lendemain, je devenais orphelin de parents encore en vie.
Si je me souviens bien, ils m’ont donné la possibilité d’aller avec l’un d’eux quand ils se sont séparés, mais après avoir constamment bougé d’un endroit à l’autre, vivant dans des chambres enterrées, j’ai décidé de le faire seul.
Donc, je ne peux pas trop m’en plaindre.
Je me souviens avoir choisi.
Mais on peut se demander à quel âge les décisions d’adultes peuvent-elles être prises ?
Même s’il est naturel pour les parents de quitter le nid, ou inversement, l’éloignement soudain d’êtres chers bouscule un peu les choses, les défis étaient désormais décuplés, et à mon insu, au plus profond de ma psyché, un monstre grandissait.

Le deuxième souvenir,

Circa seize ans,

L’effet spectateur.

Se faire battre par les tyrans de la ville est devenu un événement assez régulier, et certains étaient pires que d’autres, et cela m’a surpris de savoir lequel je devais revoir. Je n’ai même pas été battu ce jour-là.
Ils étaient cinq, m’entourant de queues de billard, m’obligeant à compter de dix à zéro en français.
En tant que raconteur, j’admire qu’ils aient créé une tension avant l’inévitable.
Trois.
Mais en tant q’enfant fatigué d’abus, pas tellement.
Les larmes coulant sur mon visage,

Deux.

J’ai regardé autour de moi les quelques piétons qui passaient devant moi, mais aucun ne venait m’aider.
Un.

Heureusement, quelqu’un est intervenu à la dernière seconde et a chassé les méchants, mais le mal était fait.

Je ne comprenais pas tout à fait pourquoi c’était ce souvenir qui m’avait coupé le souffle lorsque j’ai refait surface après cette séance d’hypnothérapie.

J’ai demandé à mon meilleur ami, un frère à ce stade, vu que j’étais souvent invité chez ses parents pendant mes années sans abri.
Il est devenu un neuroscientifique avisé capable de trouver des réponses dans les endroits les plus ridicules. Je lui ai demandé pourquoi il pensait que ce serait ce souvenir que je devais affronter.

“L’abandon total du monde des adultes. Tes parents viennent de t’abandonner, et maintenant, tu cherches quelqu’un pour t’aider, mais personne n’est venu.”
Cela semblait tellement évident. À ce moment-là, j’ai réalisé que j’étais seul, et c’est devenu la base à partir de laquelle je savais que je ne pouvais compter que sur moi-même.

Cette eau érode la roche et commence à lisser les aspérités, lui donnant une forme plus agréable au goût.

Les années ont suivi, beaucoup d’épreuves à disséquer mais aucune à affronter en hypnose. Certains dignes de mention; vendre mon corps à la science pour des essais médicaux. Et il y a eu une laparotomie bâclée qui m’a empêché de manger et de réapprendre à marcher. J’ai finalement quitté l’hôpital ressemblant à un squelette ne portant que de la peau.

Le troisième souvenir,

Circa vingt-trois ans,

La honte publique.

Encore une fois, j’ai été surpris que ce soit ce moment pour lequel j’avais tant de colère refoulée; ma première apparition télé.

Embauché pour être un clown et faire des grimaces idiotes, j’ai utilisé mes membres dégingandés et mes gencives gargantuesques pour divertir, avec un slogan comme seul scénario. Je ne savais pas l’effet qu’un produit réussi pourrait avoir…

Des dizaines de groupes Facebook dédiés à la façon dont ils pensaient que j’étais laid, se répandaient comme une traînée de poudre sur Internet, recevant des menaces de mort et des abus de la part d’étrangers dans la rue.
Heureusement, je venais de commencer ma carrière dans la comédie et j’ai pu faire face avec humour à l’assaut.
Des amis me réconfortaient en me disant qu’ils étaient jaloux et méchants et que j’étais belle.
Mais voir des centaines de milliers de personnes rejoindre ces groupes haineux était évidence. Ignorer ces statistiques serait comme si les négationnistes du changement climatique ignoraient les données des scientifiques.

“Hé,” me dit quelqu’un, “Tu sais que si tu cherche “Homme Laid” sur Google, ton visage apparaît à la page deux ?”

Tout ce que je peux faire, c’est dévier.
“Quoi? Je ne suis même pas arrivé à la première page ? »

On rit, et à l’intérieur, je meurs un peu plus.
J’ai accepté mon rôle et enterré le traumatisme sous le masque d’un comédien.

J’ai été soudainement obligé de goûter à ce qui ressemblait au poison de tout un pays, leurs toxines remplissant mon vaisseau et nourrissant le monstre.

Quand je me suis réveillé de cette séance d’hypnothérapie, en hyperventilation, j’ai couru à la salle de bain pour laver les larmes qui coulaient de mon visage, pleurant à tous ces moments je me voyais gâcher de beaux moments, car j’avais une faible estime de moi, j’étais le laid, la bête, le monstre qui était soudain capable de porter mon corps comme un costume. Mes mains étaient maintenant les siennes!
Des relations avec des gens que j’aimais tant, détruites par le torturé qui ne croyait pas que nous méritions d’être heureux, de nous sentir beaux, d’être aimés.

Je me suis aspergé le visage d’eau fraîche et soudain, je me suis surpris dans le miroir, comme si c’était la première fois.

“C’est qui ça?”

Cette personne était méconnaissable.
Même visage… mais… tellement en dessous qui était en cours de recâblage, que je ne pouvais pas reconnaître qui je regardais, comme ces expériences sur des éléphants qui trouvent un miroir dans la jungle et apprennent lentement que ce reflet, c’est eux qui regardent en arrière.

Tout ce que je pouvais voir, c’était quelqu’un de nouveau qui me regardait.

Et pourtant, des amis et des membres de ma famille se sont engagés avec moi comme s’ils savaient qui j’étais.

Inutile de dire que nous avons tous des moments dans nos vies qui ont un rôle à jouer dans la création de notre personage. C’est pourquoi je suis si perplexe face aux discussions sur le libre arbitre. Je peux littéralement repérer des espaces-temps sur une carte chronologique qui influencent directement les comportements actuels.
Suis-je mieux informé maintenant ou suis-je encore sous le contrôle des événements passés qui me guident ?
Après tout, nous lisons quelque chose qui émerge de moi avec une telle force que c’est comme si l’histoire s’exprimait à travers moi. C’est moi qui écris ceci.

N’est-ce pas?

Donc… l’un des principaux catalyseurs a été l’hypnothérapie, mais bien sûr, cela a été suggéré après tous les catalyseurs qui l’ont précédé. Mais il faut commencer l’histoire quelque part…

Los Angeles

2 Février 2019

J’atterris en Californie après une semaine de travail à Cape Town, en Afrique du Sud, soulagé d’être de retour avec de l’argent en poche.

J’entre dans l’appartement qui était autrefois la maison d’un couple marié, mais qui ressemble maintenant à un palais de squatters pour trois comédiens qui en ont profité pour emménager après ma séparation, ce qui m’a aidé à payer les factures et à garder ce toit au-dessus de ma tête.

J’ouvre la porte et nourris aussitôt l’effroi, mais ne nous attardons pas là-dessus, occupons-nous du travail, ou du semblant de travailler.

Avant de partir pour l’Europe, j’avais écrit un scénario intitulé Of All Things (De Toutes Les Choses); une série de zombies philosophiques sur la nature de la réalité, explorant l’interdépendance de tout.

Un producteur avait lu l’épisode pilote et l’avait suffisamment apprécié pour demander une Show Bible, qui est une ventilation de la série, une phrase pour le décrire, les descriptions des personnages et les possibilités pour les saisons futures.

J’en connaissais la majorité, mais je n’avais pas écrit et présenté les informations pour le bénéfice des autres, il semble donc naturel de commencer ce processus.

Pour prolonger mon travail à partir d’un épisode pilote, je voulais un peu de conseils d’experts dans le domaine de la narration, alors j’ai ramassé le livre Le Héros Aux Mille Et Un Visages de Joseph Campbell.
Et c’est là que la réalité post-hypnothérapie a pris une tournure dans le surnaturel.

Je recommande la lecture de ce livre à tous ceux qui veulent en savoir plus sur la narration et les mythes ancrés dans nos cultures.

Je ne peux tout simplement pas lui rendre justice, mais voici un autre catalyseur.

Le héros passe par trois épreuves, et immédiatement, une pensée surgit et murmure à mes oreilles, “oh quoi, comme les trois souvenirs que tu as dû conquérir?”

“Oh ouais… c’est marrant.”

Rien de plus ne devait être considéré, car je ne suis pas un héros, ni sur une sorte de voyage épique, malgré certains passages qui me parvenaient à travers les pages comme si je lisais une sorte de manuel.

Je reviens au scénario et à mon protagoniste, Annestas.
J’ai decidé de nommer les personnages en fonction d’un détail sur leur rôle dans l’histoire. L’étymologie de son nom vient d’Anastasia, ce qui signifie renaissance, et ce héros était certainement dans un arc de personnage.
Elle se présenterait comme Anna parce que tant de gens ont du mal à dire son nom correctement, et vu que l’histoire traite de la nature cyclique du temps, il semblait approprié que son surnom soit un palindrome.

Le Diable est dans les détails.

En aparté, petit moment de curiosité, je me suis demandé ce que signifiait mon nom, alors j’ai Googlé…
Eric…
Souverain Éternel.
Oh…. OK… eh bien…
Et mon deuxième prénom est Roy, qui est l’ancien français pour Roi. Je suis sûr que vous pouvez comprendre que ces deux détails ont eu un impact puissant sur mon état d’esprit vulnérable, et m’ont soudainement fait sentir comme si j’étais dans une histoire scénarisée, écrite, dans laquelle j’étais ce qui précède.

C’était à la fois une injection soudaine d’ecstasy et de paranoïa, et je me sentais un peu comme si j’étais dans In The Mouth Of Madness de John Carpenter.
J’ai téléphoné à ma mère et lui ai demandé pourquoi ils avaient choisi le nom d’Eric.

“C’est Mémé qui a choisi. Elle t’as nommée après un ami qu’elle a travaillé avec au cinéma. Elle vendait les tickets, et lui, il était projectionniste.”

Un autre cause et effet.

Est-ce que j’aime le cinéma ou y étais-je destiné?
Soudain, j’ai eu l’impression d’être le scénario que j’avais écrit.

C’est pourquoi les gens qui semblent soudainement déséquilibrés et parlent par énigmes à une vitesse anxieuse sont ternis par le pinceau fou.
Si vous voyez une baleine blanche et que vous en parlez à d’autres qui ne peuvent pas concevoir une telle chose, ils vont pensé que vous dites des mensonges ou vous avez perdu l’intrigue, alors que votre réalité pointe vers chaque signe d’un nouveau Monde.

Lorsque vous découvrez quelque chose qui va au-delà de ce que vous auriez pu imaginer être possible, quelque chose que vous pensiez ne pouvoir exister que dans les limites d’un roman, d’un théâtre ou d’un cinéma, quand ceci se brouille soudainement dans votre réalité, cela décompose tout ce que vous pensiez savoir, et rien ne peut arrêter l’implosion éventuelle.

Le compte à rebours avait probablement commencé avant que j’en sois conscient, et maintenant, je savais que j’avais franchi un seuil, mais je n’avais pas les mots pour m’exprimer de manière cohérente.

Pourtant, j’essaie.

Vous avez désespérément besoin de quelqu’un d’autre pour voir ce que vous voyez parce que soit vous perdez la tête, ou soit l’Univers communique avec vous à travers plus que des personnes, mais avec des synchronisations parfaitement synchronisées, entre dialogue interne et réaction externe.
Je pensais à quelque chose et ensuite cela se produisait, ce qui était un phénomène nouveau et puissant qu’il était difficile de croire que j’avais mon mot à dire dans sa création, donc j’ai supposé qu’ils m’étaient transmis par télékinésie… comme si c’était plus facile à accepter.
J’ai parlé à ce nouvel ami, le nouveau colocataire, de cette nouvelle histoire sur laquelle je me suis retrouvé, et bien qu’un peu alerté de mon comportement soudain erratique, il a été élevé dans une maison religieuse, donc le fantastique et l’absurde étaient déjà dans son lexique.
En fait, il confondait ou éclairait davantage les choses.
Il m’appelait souvent, en plaisantant, son “Seigneur”.
Je n’ai jamais demandé pourquoi… J’ai supposé parce que c’était un non-sens ludique et il était reconnaissant que je l’ai aidé à sortir d’une situation difficile. Cela semblait approprié aussi car j’avais une grande barbe et des cheveux longs qu’il aimait, car cela me faisait ressembler à son personnage historique préféré, Jésus.

Mais quand je lui racontais toutes ces synchronicités, comme si j’étais en dialogue avec l’univers lui-même.
“Dieu, tu veux dire ?” Il pointe ensuite la cicatrice sur ma main “Ça, c’est le stigmate de son fils.”
“Quoi? Non. Ça date de quand j’étais enfant. Je venais de voir le film Superman, et j’en parlais à d’autres enfants dans la cour de récréation, et vu qu’il a l’air humain et qu’il peut voler, j’ai l’air humain, peut-être que je pourrais essayer. Alors j’ai sauté, j’ai sauté haut pour prendre l’air, je courais, sautais et riais en essayant de le faire. Et sur un de ces sauts, je ne suis pas redescendu, car j’ai collé ma main sur le piquet d’une barrière de sécurité. C’est comme ça que j’ai eu cette cicatrice.”

“Ouais, mais”, poursuit-il, “Superman est une métaphore. Il vient des Cieux et sauve tout le monde sur Terre.”
“Ah… d’accord… Eh bien, ta guelle. Je ne suis pas ton Jésus.”
Il regarde mes pieds nus et je le suis, voyant le signe plus sur ma cheville gauche et le moins sur ma droite… puis il continue.
“Ce n’est pas étonnant que tu aies marché dans la rivière Jordan”. “Qu’est-ce que tu dit?” je demande avec un peu d’antagonisme.
“Ton ex-femme, elle s’appelle Jordan, et maintenant divorcée, Tu est nettoyés de ton passé. Jésus a traversé la rivière Jordan pour laver ses péchés. Qu’en penses-tu?”
Lorsqu’il est présenté avec des coïncidences étranges et un éventail d’événements apparemment insondables mais clairement connectés, il devient impossible de rejeter ce dont vous êtes témoin comme preuve, puis la réalité se transforme.

Je ne sais pas pourquoi. J’étais presque en colère. Arrête de me transformer en quelque chose que je ne suis pas ! Toutes sortes de nouvelles émotions que je ne pensais pas possibles.

Je suis à Los Angeles, la ville des anges, et il se trouve que nous vivons dans le quartier de Miracle Mile. Soudain, des tsunamis de connexions se sont créés et je me suis vraiment sentie partie intégrante de toutes choses; Of All Things.

Je sais que cette entrée de journal est longue et je vous remercie d’avoir lu jusqu’ici. J’espère que vous comprendrez que je fais cela principalement pour moi. J’ai besoin que cette putain d’histoire sorte de ma tête ! Cela pèse si lourd sur mon esprit et je suis incapable de passer à autre chose.

14 Mars 2019.
Chaque jour, je me réveillais puissant, heureux, excité de me retrouver dans une si nouvelle dimension. J’étais confus, mais la vie était brusquement devenue beaucoup plus excitante, parce que les Dieux semblaient soudainement réels, et avec cela, tout semblait possible, vivre dans le rêve, la vie après la mort, la mort comme une saison à vivre, le pouvoir, n’importe quoi.

Chaque jour, j’étais devenu quelque chose de méconnaissable, il se passait tellement de choses que je ne pouvais tout simplement pas tout capturer par écrit, et ce jour-là, marchant avec un ressort dans mon pas, des millions de papillons flottaient à travers la ville dans le cadre de leur migration. Il y a une raison scientifique à cela, bien sûr, mais comme vous pouvez probablement le constater, je l’ai vu à propos de moi.

Parce qu’après tout ce qui se passait, cela semblait encore confirmer que j’étais au bon endroit au bon moment, vivant une métamorphose qui s’est soudain projetée dans le Monde extérieur.
S’il s’agissait d’un film, cela aurait été une scène idéale pour représenter la transformation du personnage.

L’hypothèse de Sapir-Wharf.
C’est la suggestion de la relativité linguistique que la perception du locuteur correspond à la langue qu’il connaît. Mais ce ne sont pas seulement ceux dont nous parlons, mais les mathématiques, le cinéma, l’amour ; vous voyez la réalité en fonction de ce que vous avez appris. Et on me racontait quelque chose à travers le langage de la narration.

Peut-être…

Toutes ces coïncidences ont agi comme des points de contrôle, pour signaler que quelqu’un quelque part s’occupait de mon cours, et c’est pourquoi cela ressemblait à une communication avec Dieu. Cependant, dans un souci d’équilibre, j’ai peut-être été témoin de la fusion d’un motif géométrique, comme un ruisseau jaillissant soudainement à travers une petite ouverture béante s’échappant à une vitesse jaillissante, ou à quoi ressemblerait le mouvement des étoiles si vous voyagiez à travers un trou de ver.

Alors maintenant… je me demande vraiment… qui suis-je ?

J’ai creusé un peu plus, interrogeant mes parents sur leur passé.
Qui sont-ils maintenant que je vis dans ce Monde d’anges et d’angles?

Les réponses étaient ce à quoi vous vous attendiez.

Je me voyais comme un écho du passé de mon Père, remarquant que mes comportements reflétaient les siens, comme une marionnette d’ombre résonnant contre le mur de la grotte.
J’ai soudain eu l’impression de mieux le connaître, ce qui n’était pas vraiment une sensation agréable.

Quant à ma Mère, elle a eu tout un rôle à jouer dans ma renaissance.

Passer sous silence sa révélation ne rendrait pas justice à son histoire, entrer dans les détails semble inacceptable, mais l’ignorer ne rendrait pas service à la façon dont elle réagit en moi et tuerait la personne que j’étais une fois pour toutes.

Elle a vécu quelque chose de mal quand elle était enfant.
En Anglais, il y a le mot “evil” qui n’as pas vraiment de traduction…
En Français, on dit “le mal”, mais je pense que “evil” évoque quelque chose qui va au-delà de profondément immoral.
Mon empathie pour les autres a toujours trouvé des contre-arguments pour les causes des actions des gens, offrant un équilibre dans la façon dont les gens peuvent être représentés.

Après tout, les méchants ne se considèrent pas comme des méchants.

Nous avons tous une raison de faire les choses que nous faisons.

Par conséquent, l’utilisation du mot mal”, “evil”, pourrait vous permettre d’apprécier la férocité de ce que je ressens à propos de l’événement qu’elle a enduré, aux mains d’un membre de la famille, et avec qui je partage un anniversaire, à quelques décennies d’intervalle.
Ce n’est qu’une coïncidence bien sûr…. Mais comme vous pouvez maintenant le comprendre à partir de cette histoire, les coïncidences étaient désormais une constante. Des indices?

Son honnêteté, dont je suis reconnaissant, m’a brisé le cœur et m’a rempli d’une rage meurtrière.

Tout d’un coup, j’ai considérais tout le temps que j’étais un petit con ingrat quand j’étais enfant, et tout ce qu’elle faisait était de me couvrir d’amour (à l’exception de cette farce terrifiante, dont je parle au chapitre trois, et même là, je comprends que ce n’est qu’un tragique et comique, erreur de jugement).

Je m’agrippais à ma poitrine comme si je pouvais sentir mon cœur s’enflammer à travers la cage thoracique, convulsant comme un patient qui se fait utiliser un défibrillateur lors d’un arrêt cardiaque. J’étais à genoux, ne vivant que d’adrénaline car je ne dormais pas, et j’avais mal au dos car je pensais que des ailes poussaient hors de moi.
Ai-je été ramené à la vie ou est-ce ce que c’est ça de mourir?

Et puis, un coup de grâce.
Une expérience de pensée s’empare de mon esprit, peut-être pour tenter de me distraire.

L’expérience du chariot s’est un peu mélangée au paradoxe du grand-père.

Si j’avais le choix de changer de piste, le ferais-je ?

Cette expérience de pensée n’a duré que quelques secondes, mais a ouvert les portes de l’éternité.

Donnerais-je ma vie pour sauver celle de ma mère ?
Oui.
Pas d’hesitation.

Mais il a fallu faire d’autres calculs.
Disons que je change les délais pour que cet événement n’arrive jamais à ma mère, ce serait un changement si soudain dans sa personnalité et une nouvelle façon de voir le monde avec des décisions modifiées. C’est incalculable de savoir ce qui se passerait ensuite, mais il est peut-être sûr de dire que ce changement de paradigme ne rapprocherait pas mes parents, et très probablement, je ne serais jamais né.
J’ai accepté cela.

Cependant, la personne qui aurait été ma Mère et l’autre qui aurait été mon Père pourraient avoir des enfants, mais ce changement de pistes signifierait que mes quatre frères et sœurs, ceux que je connais aujourd’hui avec leurs identités uniques, ne naîtraient pas.

Cette altération les tuerait.

Et je ne pouvais pas laisser faire ça…

Par conséquent, le coup final porté à qui j’étais, une simple expérience de pensée en tant que hara-kiri, permettait à cet acte pervers de se produire, afin que mes frères et sœurs vivent.

Je comprends que ce n’était qu’une expérience de pensée, mais cela s’est produit au sommet de cette apothéose, et a eu une réaction si explosive en moi, qu’elle m’a soufflé à travers un pont Einstein-Rosen.

Allongé sur le sol, brisé, une pensée de plus s’est glissée dans mon esprit… ce membre de la famille avec qui je partage un anniversaire… avant qu’il ne commette son acte “evil”….
Eh bien, ils disent qu’il n’était plus le même après s’être réveillé de son coma.

Un jour plus tard, je me suis réveillé amnésique.

J’ai 33 ans ha ha ha.

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C’est la fin du premier acte. Cinq chapitres. Il y a encore tellement de choses à révéler. On vient juste d’arriver au jour où je me suis réveillé… Et bien sûr, il y a la partie du scénario que j’ai écrite qui tourne à la pandémie… Et, on s’est tous retrouvés dans une…

J’ai une théorie sur l’amnésie et d’autres défis basés sur la mémoire que les gens éprouvent. Remarquez que je n’utilise pas le mot maladie. C’est peut-être ma nature romantique, mais peut-être une théorie valable, si l’on est capable de transcender certaines conventions.

“C’est un jeu à somme nulle dans l’éternel”, grogne la voix, “c’est pourquoi les gens doivent oublier des trucs. Se souvenir est le jeu.”

Pour l’instant, j’ai besoin de me reposer de cette partie complexe de mon histoire, et je reviendrai chaque semaine avec des entrées beaucoup plus courtes. Je suis épuisé. Merci d’avoir lu jusqu’ici. J’espère qu’un jour, je pourrai travailler avec un éditeur haha, mais pour l’instant, j’ai fait de mon mieux pour élaborer sur les causes de mon amnésie soudaine, et je crois avoir présenté efficacement le sens fracturé de soi à travers le temps et l’espace dans ce cinq- structure de la partie.

J’apprécie votre contribution, surtout si vous voulez en savoir plus, envoyez-moi un message sur ma page de don https://www.buymeacoffee.com/Lampaert

A la prochaine,

Bises,

Lamps